Le développement de cellules T régulateur BDNF-modifié pour l’utilisation dans une thérapie cellulaire pour la SEP progressive.
La sclérose en plaques (SEP) est un des troubles neurologiques le plus fréquent chez les jeunes. Souvent les patients produisent les premiers symptômes entre les 20 et 40 ans. En Belgique, pas moins de 13.000 personnes souffrent de la SEP. La cause exacte de la SEP est inconnue. Une découverte récente montre que les symptômes sont causés par une réaction auto-immune, c’est-à-dire les cellules du système auto-immunitaire détruisent les cellules nerveuses du système nerveux central. Chez les personnes en bonne santé, ces réactions contre les propres cellules du corps sont supprimées par un type de cellule spécial, à savoir les cellules T régulatrices ou Treg. Chez les patients atteints de SEP, quelque chose se passe mal dans ce processus, ce qui entraîne une réaction inflammatoire dirigée contre les propres cellules nerveuses du patient. Ainsi, la couche protectrice autour des cellules nerveuses, la gaine de myéline, sera endommagée (Image 1).
En cas de SEP rémittente (SEP-RR) les dégâts à la myéline se régénèrent entre deux poussées. A long terme les cellules nerveuses sont atteintes et perdent leur fonction, résultant en SEP-progressive et une aggravation permanente des symptômes. Malgré qu’il y a plusieurs thérapies pour la SEP-RR, il n’y en a pas encore pour la SEP-progressive. Les thérapies actuelles sont concentrées sur la modulation de la réaction auto-immune. Il n’y a pas encore de thérapie concentrée sur la régénération des cellules nerveuses. C’est pour cette raison qu’il y a une grande nécessité de développer des stratégies de traitement qui se focalisent sur la régénération des cellules, en particulier pour les patients atteints d'une forme progressive de SEP.
Dans ce projet, des recherches seront menées sur une protéine qui a la capacité de réparer les dommages neurologiques, à savoir le brain-derived neurotrophic factor (BDNF). Cette protéine stimule la réparation de la myéline autour des cellules nerveuses. En plus, des recherches récentes ont découvert que les lymphocytes T régulateur ne règlent pas que l’oppression des réactions auto-immunes, mais elles jouent aussi un rôle dans la régénération. Ces découvertes soutiennent la base de cette recherche, qui se focalisera sur les Treg qui produisent la protéine BDNF. Dans un premier temps, la présence de BDNF dans les Treg des patients atteints de SEP sera comparée à celle de personnes saines. Par la suite, la fonctionnalité et la capacité de réparer la gaine de myéline de ces Treg seront étudiées. La fonctionnalité des cellules Treg devrait être plus basse chez les patients SEP comparé aux personnes saines. Dans une prochaine étape les Treg de patients atteints de SEP seront traités ou modifiés afin qu'ils puissent produire plus de BDNF. La technique employée pour cette étape est développée et brevetée par notre groupe de recherche. Finalement divers modèles de recherche seront utilisés pour déterminer si les Treg modifiés sont capables de favoriser la régénération (Image 2).
Image 2 : Résumé de la 2ème et 3ème phase de la recherche. Après l'isolement des Treg des patients avec SEP, les Treg seront traités ou modifiés afin qu'ils puissent produire plus de BDNF. Finalement divers modèles de recherche seront utilisés pour déterminer si les Treg modifiés sont capables de favoriser la régénération.
Glossaire des termes utilisés
Brain-derived neurothrophic factor (BDNF) |
C'est une protéine de stimulation nerveuse qui se trouve principalement dans le cerveau. Le BDNF joue un rôle très important dans plusieurs processus de notre cerveau, notamment la survie des cellules nerveuses et la réparation des cellules nerveuses une fois les dégâts causés. |
Cellules auto réactives |
Cellules du système immunitaire qui vont attaquer les propres cellules de l'organisme. Ce type de cellule est responsable des réactions inflammatoires contre les cellules nerveuses dans la SEP. |
Cellules dendritiques |
Un certain type de cellule du système immunitaire qui joue un rôle important dans la provocation d'une réponse immunitaire. Ils assurent l'activation des cellules T contre les agents pathogènes. Dans la SEP, ces cellules peuvent également initier des réactions contre les propres cellules nerveuses du corps. |
Cellules T régulatoire |
Sous-population des cellules T qui participent à la tolérance immunitaire en régulant les lymphocytes T effecteurs par leur action immunosuppressive. Ils sont essentiels pour la tolérance aux antigènes du soi, et aux antigènes non dangereux. |
Gaine de myéline |
Un tissu adipeux blanc qui va recouvrir les nerves. La gaine de myéline assure la protection des neurones, une meilleure conduction de l'influx nerveux et a une fonction nourricière. Les nerves sans gaine de myéline perdent leur fonction. |
Modifier |
La modification consiste à changer les propriétés d'un matériau en y ajoutant une ou plusieurs autres substances. L'objectif spécifique est ici d'améliorer les propriétés des cellules régulatrices afin qu'elles produisent plus de BDNF. |
Réaction auto-immune |
Réaction au cours de laquelle les cellules du système immunitaire vont attaquer les propres cellules du patient. Cette réaction se manifeste généralement par une réaction inflammatoire. |
Régénération |
Le processus de réparation des dommages et de la perte de fonction des cellules nerveuses. |