L’un des problèmes principaux consiste en la poursuite ou en la suspension du traitement de fond durant la grossesse et le post-partum, et la réponse dépend très fortement de la médication utilisée, qui peut dans certains cas être poursuivie durant la grossesse et l’allaitement, qui doit dans d’autres cas être  arrêtée même avant la conception ou dès un test de grossesse positif, ou encore, qui doit être après un arrêt durant la grossesse, être reprise dès l’accouchement pour éviter les poussées du post-partum. Cette problématique complexe est décrite par le Prof. Brigitte Capron, avec les avantages et inconvénients de toutes les médications utilisées actuellement dans la maladie.

Ce qui est rassurant, comme le montre l’article du Dr Barbara Willekens, c’est que la grossesse ne modifie pas négativement l’évolution de la SEP sur le long cours. Il n’y a pas d’aggravation significative de la maladie ni de progression plus rapide chez les personnes ayant été enceintes, que ce soit avant ou après le début de la maladie.

Dans l’immense majorité des cas, il n’y a donc pas de contre-indication neurologique à débuter une grossesse en cas de SEP.

Une étude américaine remarquable a analysé la proportion de femmes enceintes avec ou sans SEP entre 2006 et 2015, et il est très réconfortant de voir que cette proportion a augmenté de 7,91 % à 9,47 % chez les femmes SEP, alors qu’elle diminuait de 8,83 % à 7,75 % chez les femmes indemnes de cette maladie. Dans leur volonté de mener une vie normale et de fonder une famille, et avec une résilience remarquable, les patientes SEP menaient plus souvent à terme une grossesse que la population féminine contrôle. Ceci est aussi une indication de l’efficacité accrue de nos médications en termes de handicap et d’autonomie.

Prof. Dr Christian Sindic