Depuis 2016, la Fondation Charcot a mis en place la Charcot Fellowship, programme de bourses de doctorat pour des jeunes chercheurs (moins de 30 ans). Le but de ces mandats est de renforcer le potentiel de recherche des équipes intéressées par la sclérose en plaques en Belgique. En s’adressant à de jeunes chercheurs qui souhaitent réaliser une thèse de doctorat sur la sclérose en plaques, le mandat vise des effets à long terme sur la recherche contre cette maladie. Les boursiers sont chaque fois encadrés par une équipe de chercheurs expérimentés et renommés.
2016-2020: La première boursière est Elien GRAJCHEN (UHasselt)
Promoteur : Prof. Dr Jerome Hendriks, Professeur associé en immunologie et en biochimie, Institut de recherche biomédicale, UHasselt.
Pour vous, concrètement, que représente la bourse Charcot ?
La Bourse Charcot m’a donné les moyens d’étudier pendant 4 ans les mécanismes immunologiques qui sous-tendent la progression de la maladie dans la SEP. Ce financement, que la Fondation Charcot peut offrir grâce à ses donateurs, est non seulement crucial pour mieux comprendre cette maladie auto-immune, mais il m’a aussi façonné en tant que chercheur. Un bon chercheur doit non seulement penser de manière analytique, respecter les procédures, mais aussi être ouvert aux idées qui l’entourent. Un bon chercheur fait partie d’une équipe qui partage ses informations. La bourse Charcot place donc consciemment les jeunes talents au sein d’équipes expérimentées.
Où en êtes-vous dans vos travaux ?
Au cours de l’année dernière, j’ai publié deux articles scientifiques, évalués par des pairs, qui éclairent davantage le rôle du métabolisme des graisses dans la fonction des cellules immunitaires dans la SEP. Je finalise actuellement un troisième article ainsi que la rédaction de ma thèse de doctorat qui résumera les résultats obtenus au cours des quatre dernières années. En publiant, vous partagez vos connaissances scientifiques avec d’autres équipes dans le monde entier. Cet échange crée un effet de levier dans la recherche et dans la mise en évidence de solutions.
Et pour l’avenir ?
Au printemps 2021, je terminerai mes 4 ans et je serai la première boursière de ce programme à défendre ma thèse et donc à obtenir officiellement mon diplôme de doctorat. Pour le potentiel de recherche, ce programme est essentiel pour renforcer les équipes actuelles ici en Belgique. La recherche biomédicale est toujours ma plus grande passion, je vais donc certainement continuer à la pratiquer. Comme la sclérose en plaques n’a pas encore livré tous ses secrets, j’ai encore énormément de travail devant moi. Les progrès réalisés par la recherche belge sur la sclérose en plaques au cours des dernières années sont très stimulants pour moi et pour d’autres jeunes chercheurs.
2018-2022: Lies VAN HOOREBEEK (KU Leuven)
Promoteur : Prof. An Goris et co-promoteur le Prof. Dr Bénédicte Dubois.
Pour vous, concrètement, que représente la bourse Charcot ?
Grâce à la bourse Charcot, je peux consacrer quatre années de recherche au rôle d’une catégorie particulière de variations de notre matériel génétique, les variations somatiques, dans l’apparition et la progression de la SEP. Notre équipe de recherche prend pour point de départ des questions qui sont importantes pour les personnes atteintes de SEP et tâche d’y répondre en menant des recherches. Nous souhaitons donc améliorer la connaissance de la SEP ainsi que les soins apportés à ces patients. Chacun d’entre nous a un projet qui lui est propre, et aussi une formation différente : médecin, technicien de laboratoire, bio-informaticien, chercheur biomédical... En cas de besoin, chacun apporte aux autres l’expertise qui est la sienne. La bourse Charcot me donne l’opportunité d’apprendre et de continuer de me développer en tant que scientifique.
Où en êtes-vous dans vos travaux ?
A présent, je suis à mi-parcours. Ces derniers mois, comme tout le monde, il a fallu composer avec la pandémie de COVID-19. Nous avons été obligés de refaire le planning et de nous concentrer sur ce qui pouvait se faire par télétravail. Heureusement, mes recherches comportent une grande partie d’analyses bio-informatiques sur ordinateur, ce qui s’y prêtait bien. Entre-temps, nous avons refait un planning pour l’ensemble de l’équipe qui permet de combiner en toute sécurité le travail en labo et le télétravail. Nous avons réussi à limiter les retards et nous nous préparons à garantir encore la continuité de nos recherches au cours des prochains mois.
Et pour l’avenir ?
D’après les manuels de génétique, notre matériel génétique reste inchangé tout au long de notre vie. A présent, nous savons que ce n’est pas vrai et que des modifications génétiques peuvent se produire au cours de la vie. C’est ce type de variation, les variations somatiques, qui constitue mon domaine d’étude. L’idée que les variations somatiques sont fréquentes et peuvent avoir des effets considérables est encore très innovante. J’espère pouvoir – en même temps que d’autres – faire en sorte qu’il faille réécrire les manuels dans un très proche avenir, et aussi expliquer comment les variations somatiques jouent un rôle dans la SEP. J’espère qu’en poursuivant nos recherches nous pourrons ajouter une pièce au puzzle de la SEP et aider à long terme les personnes qui en souffrent.
Investir dans le futur de la recherche
2020-2024:
La Fondation Charcot a sélectionné un 3e boursier en juillet 2020, Jasper VAN den BOS, qui consacrera ses 4 prochaines années de recherche à un projet étudiant la possible remyélinisation induite par le système immunitaire. Son promoteur est le Prof. Dr Nathalie Cools et le co-promoteur le Dr Ines Wenz, Laboratory of experimental hematology (UZA).