Nous avons actuellement des produits qui permettent d’empêcher la survenue de plus de 90 % de ces lésions actives. Cependant, nous savons qu’il existe d’autres lésions chroniquement actives, qui ne captent pas le produit de contraste, et qui ont une extension lente mais progressive de manière centrifuge, en périphérie d’une ancienne plaque active.
Ces plaques chroniques, partiellement actives en périphérie et inactives dans leur région centrale, ont une propension à s’élargir lentement et sont donc en partie responsables de la phase d’aggravation progressive de la maladie. La périphérie de ces lésions contient des macrophages détruisant très lentement les gaines de myéline. Ces macrophages sont chargés en fer, provenant vraisemblablement de la destruction des oligodendrocytes qui fabriquent la gaine de myéline. Récemment, les techniques d’imagerie par résonance magnétique ont permis de détecter ce mince anneau de fer autour de lésions anciennement actives.
Les travaux du Prof. Tom Vanden Berghe s’intéressent particulièrement à la toxicité du fer qui peut conduire à la mort cellulaire, et au moyen de bloquer cette toxicité par de nouvelles molécules.Ces lésions lentement extensives appelées aussi « slow expanding lesions » (SEL) se développent à l’intérieur d’un cerveau dont la barrière hémato-encéphalique est redevenue imperméable. Un problème fondamental est donc de faire parvenir dans le cerveau les molécules thérapeutiques nécessaires.
Les travaux du Prof. Anne des Rieux concernent une autre manière de faire pénétrer des molécules à l’intérieur du cerveau via la muqueuse nasale dont la partie supérieure est en contact étroit avec les bulbes olfactifs à travers une mince lame osseuse criblée. Des sprays de nanomolécules contenant des substances thérapeutiques pourraient permettre l’introduction de ces médicaments directement à l’intérieur du cerveau en court-circuitant la barrière hémato-encéphalique.
Ces recherches sont périodiquement au centre de réunions scientifiques organisées par la Fondation Charcot. Les équipes belges ayant bénéficié des fonds Charcot exposent leurs résultats avec la participation d’experts étrangers réputés. Pour obtenir des avancées scientifiques valables, il est primordial que les chercheurs échangent et communiquent entre eux.
Prof. Dr Christian Sindic