En Belgique, l’équipe d’An Goris, a pu montrer que ces variants génétiques sont corrélés à certaines caractéristiques cliniques de la maladie, telles que le taux de poussée annuel et la survenue plus rapide de poussées ultérieures après le début de la maladie.
Immunologie
Il est depuis longtemps connu que 95% des personnes atteintes de SEP ont une réponse immunitaire détectable dans le liquide céphalo-rachidien, sous formes d’immunoglobulines G oligoclonales spécifiques. Une étude récente a montré que certains auto-antigènes étaient des protéines intra-cellulaires, indiquant que la réponse immunitaire dans la SEP est en partie secondaire à la destruction cellulaire.
Une publication prestigieuse récente montre que les microARNs sont impliqués dans le dysfonctionnement des cellules T régulatrices. Les microARNs sont des molécules de petites tailles qui jouent un rôle crucial dans de nombreux processus biologiques. Ils pourraient être des biomarqueurs ou même des agents thérapeutiques potentiels dans le futur.
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Sur des modèles animaux :
Un anticorps (le glunomab) bloquant une protéine particulière située à la surface interne des vaisseaux sanguins du cerveau , empêche la migration des cellules sanguines inflammatoires à travers la paroi de ces vaisseaux et atténue la maladie chez l’animal. C’est la paroi de ces vaisseaux qui constitue la barrière hémato-encéphalique et qui est ainsi rendue moins perméable.
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Thérapies neuroprotectrices et remyélinisantes
L’effet potentiellement neuroprotecteur de la phénytoïne, un médicament anti-épileptique, a été étudié dans la neuropathie optique. Les résultats ont montré qu’il y avait un effet protecteur d’environ 30% sur l’épaisseur des fibres nerveuse rétiniennes périphériques, ouvrant ainsi la voie à de futures études et peut-être à des applications thérapeutiques.
Imagerie
De nouvelles techniques d’analyse de l’imagerie par résonance magnétique sont en cours d’étude : par exemple, l’analyse spectrale en IRM permet de distinguer le degré de (dé)myélinisation des lésions multifocales de SEP au niveau cérébral.
L’imagerie en tenseur de diffusion (DTI) est une technique IRM qui permet d’établir la tractographie des fibres nerveuses afin d’analyser la connectivité intra-cérébrale. Il s’agit d’une technique en pleine expansion, corrélée à la progression de l’invalidité, aux troubles cognitifs ou à la fatigue des personnes atteintes de SEP.
Une étude récente a corrélé les altérations de connectivité à l’accumulation de dépôts ferriques intra-cérébraux. Cette observation est en lien avec les mécanismes de progression de la SEP, qui impliquent l’accumulation de fer dans le dysfonctionnement de la fabrique d’énergie des cellules neuronales (au niveau des mitochondries), qui entraîne la dégénérescence axonale.
Registres
Le registre international MSBase, auquel participent plus de 30000 personnes atteintes de SEP publie régulièrement des études à large échelle et apporte une contribution significative à la caractérisation de l’épidémiologie ou de l’évolution à long terme de la maladie. Le registre permet également de réaliser des comparaisons indirectes entre les nombreux traitements actuellement disponibles. En Belgique, la Fondation Charcot apporte son soutien à la création d’un registre semblable pour les patients belges, appelé BELTRIMS.
En conclusion, la recherche dans le domaine de la SEP est en perpétuelle évolution et donne espoir de contribuer significativement à modifier la compréhension, le diagnostic et la prise en charge future de cette maladie.
Prof. Vincent van Pesch