Il faut savoir que toute infection virale peut déclencher une poussée de SEP et que la Covid- 19 ne fait pas exception à cette règle. On a donc décrit quelques rares poussées de SEP lors d’une infection par ce virus.
Une personne vaccinée est une souricière pour le virus. Si celui-ci pénètre dans sa bouche ou son nez, il est rapidement neutralisé par les anticorps. Moins de 1 % des personnes vaccinées feront une infection par Covid qui sera asymptomatique dans 2/3 des cas. La personne vaccinée ne sera porteuse que d’une très faible quantité de virus, insuffisante pour transmettre la maladie à une autre personne. Se faire vacciner est donc une protection pour soi-même mais aussi pour son entourage. Si la personne SEP n’est pas vaccinée, les proches auront toujours des craintes de lui transmettre la maladie ; si ceux-ci transmettent malgré tout la maladie, ils pourraient en ressentir une grande culpabilité. La protection joue donc dans les deux sens.
Tout dépend du traitement qui est prévu. S’il s’agit d’un traitement de première ligne (interféron, Copaxone, Aubagio, Tecfidera) ou de 2e ligne (Tysabri, Mavenclad) il n’est pas nécessaire de retarder l’initiation du traitement en se faisant d’abord vacciner.
Oui, s’il s’agit d’un traitement par Lemtrada, Ocrévus ou Gilenya. Il est alors préférable d’être d’abord vacciné avant d’instaurer l’un de ces traitements.
Oui. Il existe des différences marquées entre ces différents produits quant à l’efficacité de la vaccination. Ces informations viennent d’être publiées par une équipe israélienne dans un article du 7 avril 2021 (Achiron et al, Therapeutic Advances in Neurological Disorders). Il en ressort que la réaction anticorps induite par le vaccin est identique chez des sujets en bonne santé, chez des personnes SEP non traitées et chez des personnes SEP traitées avec Mavenclad lorsque le vaccin est donné 4 mois après la dernière dose. Par contre seulement 3,8 % des patients traités par Gilenya et 22,7 % des patients traités par Ocrévus ont développé des titres d’anticorps suffisants, indépendamment du nombre total de lymphocytes sanguins. Les patients sous Ocrévus avaient reçu le vaccin 4 à 9 mois après leur dernière cure. Je n’ai pas connaissance de données vaccinales concernant le sous-groupe de patients sous Tecfidera présentant un taux abaissé de lymphocytes. Il sera dès lors nécessaire de nous assurer de l’efficacité du vaccin par un dosage d’anticorps anti-Covid19, 4 à 6 semaines après la 2e dose et la question se posera de doses supplémentaires en cas de non-réponse.
Tout dépend du type de traitement reçu. Il faudra vraisemblablement retarder la 2e cure de Lemtrada, retarder d’au moins 9 mois la 2e cure d’Ocrévus et se poser la question de l’intérêt d’un vaccin chez les personnes traitées par Gilenya.
Non. Actuellement, il n’y a pas de préférence pour un vaccin particulier, en sachant que le vaccin d’Astra-Zeneca n’est administré qu’aux personnes de plus de 41 ans, étant donné le très faible risque de thrombose observé chez des jeunes femmes de 20 à 40 ans.
On ne peut pas encore répondre à la question d’un rappel de vaccination car on ignore encore exactement la durée de protection induite par les vaccins anti-Covid. En ce qui concerne les médicaments, la question reste ouverte pour les personnes traitées par Ocrévus ou Gilenya, et aussi pour la minorité de patients recevant du Tecfidera avec forte diminution du nombre de lymphocytes sanguins.