Bieke Broux détaille la complexité du système immunitaire et de ses perturbations conduisant au développement et à la progression d’une SEP. Si globalement les cellules du système immunitaire peuvent être divisées en 3 catégories, les lymphocytes T, les lymphocytes B et les cellules myéloïdes, il est apparu que chacune de ces catégories était en fait subdivisée en de multiples sous-populations, certaines ayant des activités pro-inflammatoires, d’autres au contraire diminuant et contrôlant l’inflammation. Dans cette jungle immunitaire, il est donc bien difficile de disséquer l’activité de chaque sous-groupe de cellules immunitaires et d’en connaître soit les effets favorables, soit les effets nocifs et auto-immuns.
Une source d’espoir est cependant la mise en évidence de lymphocytes T régulateurs, qui non seulement peuvent réguler l’ensemble du système immunitaire, mais aussi avoir une action réparatrice sur les lésions démyélinisées déjà établies. Il s’agit là d’une amorce de thérapie cellulaire en essayant de prélever et de sélectionner les lymphocytes T régulateurs d’un patient, de les faire proliférer et de les activer, puis de les réinjecter à la même personne.
Ce cheminement est encore long, mais représente une réelle source d’espoir.
Par ailleurs, parmi tous les traitements utilisés actuellement dans la SEP, la majorité ne pénètre pas dans le cerveau et n’ont pas d’action directe sur les cellules immunitaires qui y sont déjà présentes. C’est ainsi que le Lemtrada, le Tecfidera, la Copaxone, l’Aubagio, les interférons bêta, le Tysabri, l’Ocrevus, le Kesimpta... n’ont pas d’activité significative prouvée à l’intérieur du cerveau. Seuls le Mavenclad et les modulateurs du récepteur sphingosine 1-phosphate (Gilenya, Zeposia, Ponvory, Mayzent) peuvent pénétrer dans le système nerveux et pourraient y jouer directement un rôle bénéfique.
Il est donc très important d’essayer d’améliorer le transfert de nos médications vers le cerveau. Une méthode peut être l’utilisation de nanomédecines et le ciblage par voie nasale de la membrane olfactive qui est beaucoup plus perméable que la barrière hémato-
encéphalique. Anne des Rieux nous éclaire sur ses recherches actuelles dans ce domaine.
Ces deux articles sont en prise directe sur des recherches très pointues réalisées en Belgique grâce à votre soutien et votre fidélité.
Je vous en souhaite bonne lecture.
Prof. Dr Christian Sindic