Congrès, workshop, conférences, webinaires, posters, les moyens de communication dans le monde scientifique sont multiples mais au-delà des informations orales, les publications scientifiques dans des revues internationales après relecture critique par des spécialistes indépendants, restent la pierre angulaire de la diffusion des connaissances scientifiques.
Ces publications scientifiques peuvent prendre la forme d’une « Revue » sur un thème, sollicitée dans certains cas par les éditeurs d’un journal scientifique auprès d’un spécialiste en la matière, ou spontanément adressée à ces éditeurs. Ces « Revues » ont pour but de faire la synthèse d’un sujet nouveau ou brûlant (« hot topic ») dont les informations sont éparpillées dans de nombreuses publications. Elles ont parfois un retentissement important car elles permettent une synthèse des connaissances actuelles. Elles se basent souvent sur le recensement de plusieurs centaines d’articles cités en référence, qui ont été collectés par les auteurs et dont les résultats sont replacés dans une perspective générale.
Méta-analyses
Les méta-analyses sont des articles qui regroupent et additionnent les résultats de plusieurs études cliniques comparables mais réalisées chacune sur des cohortes plus restreintes de patients. En additionnant les résultats de ces études, on peut en tirer des informations plus solides mais il faut démontrer qu’elles peuvent être additionnées les unes aux autres sans présence de facteurs confondants ou de biais de recrutement. Ces méta-analyses sont particulièrement intéressantes dans la comparaison de l’efficacité de différents médicaments. Des méthodes statistiques sophistiquées permettent de valider ou non, la sommation des résultats obtenus dans chaque étude individuelle.
L'article scientifique
L’article scientifique classique est la présentation de résultats issus d’une expérimentation soit biochimique, soit sur culture de cellules, soit sur un modèle animal. Les échantillons analysés peuvent donc être d’origine humaine ou animale.
La démarche la plus fréquente est de tester une hypothèse de travail par l’expérimentation la plus appropriée, en multipliant les voies d’approche, en stimulant ou en inhibant certaines protéines, en provoquant la différenciation de cellules en culture, en utilisant plusieurs technologies pour détecter les modifications induites par diverses conditions expérimentales. Les résultats doivent être reproductibles d’une expérience à l’autre, quantifiables, objectifs et donc indépendants de l’observateur, comparés à des groupes contrôles adéquats. D’autres recherches ne sont pas fondées sur une hypothèse définie a priori, mais consistent à analyser l’ensemble des facteurs génétiques (génomes), l’ensemble des protéines (protéinomes), l’ensemble des microbes d’un organe (microbiomes), l’ensemble des traductions en protéines des ARN messagers (transcriptomes), l’ensemble des lipides (lipidomes), etc… On recherche des différences entre ce qui est observé dans telle ou telle pathologie sans avoir émis d’hypothèse préalable, et on tente ensuite de trouver une explication mécanistique aux différences observées.
La démarche la plus fréquente est de tester une hypothèse de travail par l’expérimentation la plus appropriée, en multipliant les voies d’approche, en stimulant ou en inhibant certaines protéines, en provoquant la différenciation de cellules en culture, en utilisant plusieurs technologies pour détecter les modifications induites par diverses conditions expérimentales. Les résultats doivent être reproductibles d’une expérience à l’autre, quantifiables, objectifs et donc indépendants de l’observateur, comparés à des groupes contrôles adéquats. D’autres recherches ne sont pas fondées sur une hypothèse définie a priori, mais consistent à analyser l’ensemble des facteurs génétiques (génomes), l’ensemble des protéines (protéinomes), l’ensemble des microbes d’un organe (microbiomes), l’ensemble des traductions en protéines des ARN messagers (transcriptomes), l’ensemble des lipides (lipidomes), etc… On recherche des différences entre ce qui est observé dans telle ou telle pathologie sans avoir émis d’hypothèse préalable, et on tente ensuite de trouver une explication mécanistique aux différences observées.
Quoi qu’il en soit, l’article scientifique doit être rédigé suivant des schémas relativement stéréotypés, avec une « Introduction » décrivant l’état actuel des connaissances et la (les) question(s) posée(s), une section « Matériel et Méthodes » avec des détails précis permettant de reproduire les expériences décrites et les analyses statistiques utilisées, une section « Résultats », décrits dans un langage concis et illustrés par des figures ou des photos, et une section « Discussion » des nouvelles données résultant du travail expérimental. L’article scientifique se termine toujours par un certain nombre de références de publications réalisées antérieurement sur le même sujet ou des sujets apparentés.
Il est précédé d’un « Résumé » dont chaque mot est soupesé. Les auteurs doivent mentionner les soutiens financiers obtenus pour la conduite de leurs travaux et leurs possibles conflits d’intérêt.
Les avancées technologiques accélèrent la recherche et la diffusion des résultats
La recherche scientifique est évidemment très dépendante des avancées technologiques, que ce soit en matière d’imagerie, d’analyse des protéines et des lipides, ou d’analyse génétique. Il n’est donc pas étonnant que certaines découvertes soient réalisées quasi simultanément par des équipes différentes dans des pays différents lorsqu’une technologie particulière permet une avancée dans nos possibilités analytiques.
L’article scientifique doit être ensuite soumis à un Journal en fonction de son sujet et de ses thèmes préférentiels. Il sera revu de manière critique et anonyme par au moins 2 lecteurs indépendants (« reviewer ») qui généralement demanderont des révisions plus ou moins importantes du manuscrit et donneront leurs avis sur l’interprétation des résultats obtenus par les auteurs. Il s’agit d’un travail dans l’ombre dont l’importance est cependant très grande car ces lecteurs peuvent détecter des incohérences ou même des erreurs importantes. Le manuscrit en révision sera finalement accepté pour publication si les réponses des auteurs aux « reviewers » sont satisfaisantes, si la méthodologie est solide et si les résultats apportent des données nouvelles ou confirmatoires.
Cette publication se fait maintenant très souvent « online » avant d’être imprimée. Certaines revues sont actuellement uniquement électroniques. De plus en plus de publications sont en « Open Access », c’est-à-dire que toute personne peut lire l’entièreté du travail sans même nécessairement être abonné à la revue éditrice. Il est important de souligner que certaines communications orales ne seront jamais publiées car restées insuffisamment fondées. Il peut y avoir aussi rétraction de certains articles publiés lorsque des erreurs y sont constatées. Ces erreurs peuvent survenir dans toute recherche et être publiées même dans les Journaux les plus réputés. La rétraction d’un travail ne doit pas être mal jugée. Au contraire il s’agit d’une démarche respectable d’honnêteté.
Cette publication se fait maintenant très souvent « online » avant d’être imprimée. Certaines revues sont actuellement uniquement électroniques. De plus en plus de publications sont en « Open Access », c’est-à-dire que toute personne peut lire l’entièreté du travail sans même nécessairement être abonné à la revue éditrice. Il est important de souligner que certaines communications orales ne seront jamais publiées car restées insuffisamment fondées. Il peut y avoir aussi rétraction de certains articles publiés lorsque des erreurs y sont constatées. Ces erreurs peuvent survenir dans toute recherche et être publiées même dans les Journaux les plus réputés. La rétraction d’un travail ne doit pas être mal jugée. Au contraire il s’agit d’une démarche respectable d’honnêteté.
Un exemple nous est fourni par la professeure américaine Frances Arnold qui, jeune étudiante, a travaillé comme femme de ménage, conductrice de taxi, serveuse dans une pizzeria, et a reçu le prix Nobel de chimie en 2018. Elle a été co-auteure en 2021 d’un article dans la célèbre revue Science et elle a demandé une rétraction de ce travail car les résultats n’en étaient pas reproductibles, reconnaissant par là une erreur scientifique. On ne peut que souligner la grandeur de cette démarche.
Il est donc clair que des résultats novateurs doivent toujours être confirmés de manière indépendante par une équipe différente de celle qui les a publiés en premier.
Personnellement, je serai toujours reconnaissant au Lecteur anonyme d’un de mes premiers articles scientifiques pour les très nombreuses remarques et critiques faites sur mon manuscrit, qui m’ont permis de l’améliorer et de mieux rédiger les suivants !...
J’ai eu aussi la satisfaction d’être remercié par les auteurs d’un article pour mes remarques anonymes, qu’ils avaient jugées constructives et leur avaient permis d’améliorer et d’approfondir leur travail. Comme toute autre activité, la recherche scientifique est une activité humaine avec ses échecs et ses réussites, ses difficultés et ses satisfactions, et c’est un métier à acquérir patiemment au fil du temps.
J’ai eu aussi la satisfaction d’être remercié par les auteurs d’un article pour mes remarques anonymes, qu’ils avaient jugées constructives et leur avaient permis d’améliorer et d’approfondir leur travail. Comme toute autre activité, la recherche scientifique est une activité humaine avec ses échecs et ses réussites, ses difficultés et ses satisfactions, et c’est un métier à acquérir patiemment au fil du temps.
Prof. Em. Christian SINDIC