Nous avons maintenant à notre disposition des médications qui peuvent se donner par voie orale, et non plus par injections, ce qui améliore la qualité de vie et l’adhérence au traitement en évitant ce qui a été appelé «la phobie des aiguilles». Le docteur Dominique Dive fait dans ce numéro un inventaire synthétique de ces nouvelles molécules agissant par voie orale, en suivant l’ordre chronologique de leur développement.
L’efficacité de ces molécules pourra être testée sur le moyen et le long terme en utilisant un nouveau concept appelé NEDA (No Evidence of Disease Activity) ou «absence de signes d’activité de la maladie ». Un statut « NEDA » est obtenu chez un patient qui ne fait plus de poussée, dont l’échelle de handicap est stabilisée, et dont l’imagerie cérébrale et médullaire ne montre plus de lésions inflammatoires actives, ni de nouvelles lésions, ni d’augmentation de volume des lésions pré-existantes. Le maintien d’un statut « NEDA » au cours d’un traitement, et le pourcentage de patients obtenant et conservant ce statut « NEDA » permettront aussi de comparer l’efficacité de différentes molécules.
Mais le traitement de la sclérose en plaques ne sera plus uniquement dirigé sur un système immunitaire dérégulé et auto-agressif, il devra tenir compte aussi des facteurs de l’environnement susceptibles de favoriser l’apparition de la maladie et susceptible d’en aggraver l’évolution. C’est le cas du tabagisme et de la déficience en vitamine D.
La lutte contre le tabagisme a été jusqu’à présent sous-estimée dans la population de patients atteints de sclérose en plaques. Pourtant, ce tabagisme aggrave nettement le pronostic de la maladie et entraîne une entrée plus rapide dans la phase progressive. Quant à la déficience en vitamine D, elle est fréquente dans nos régions, là où la prévalence de la maladie est aussi la plus grande. Elle est facilement corrigeable par un traitement substitutif en vitamine D.
Une prise en charge globale du patient atteint de sclérose en plaques nécessite aussi de porter toute son attention sur ces facteurs environnementaux.
Prof. Christian Sindic, Président