Photo: Prof. N. Cools et Prof. C. Sindic, président de la Fondation Charcot - le Fonds Charcot 2017
L’étude est menée par le Centrum voor Celtherapie en Regeneratieve Geneeskunde (CCRG), basé sur le campus de l’UZA, et l’Universiteit Antwerpen, avec l’appui de la Fondation Charcot pour ce qui est de la recherche fondamentale pré-clinique et le soutien de IWT (Instituut voor Innovatie door Wetenschap en Technologie) pour la mise en œuvre de la première étude clinique.
« Dans le cadre des soins de santé, l’une des méthodes de traitement les plus récentes et les plus prometteuses est la thérapie cellulaire, c’est-à-dire l’utilisation des propres cellules du patient pour le traiter. Ces modifications cellulaires à visée médicale interviennent directement au niveau des processus pathologiques à la base de la maladie. Pour les maladies auto-immunes comme la SEP, la thérapie cellulaire peut aboutir à une véritable percée dans les traitements » explique Nathalie Cools, professeur assistant et lauréate 2017 du Fonds Charcot.
Cette étude clinique dite « de sécurité » constitue la première étape dans le développement d’un véritable traitement destiné aux patients atteints de SEP. Il leur offrira la perspective d’un nouvel avenir sans autre dégradation du système nerveux. Les chercheurs ont reçu un support financier « IWT-TBM project » pour pouvoir réaliser l’étude clinique, l’industrie n’investissant pas encore dans ce type d’essai clinique. La recherche fondamentale pré-clinique qui a permis cette avancée a été financée par la Fondation Charcot qui depuis 30 ans est en première ligne dans la lutte contre la sclérose en plaques en Belgique.
« Cette étape de la recherche confirme le travail innovant, d’excellent niveau, que fournissent nos chercheurs en Belgique, mais aussi le rôle que l’immunothérapie est appelée jouer.» - Prof C. Sindic, président de la Fondation Charcot.
Détails de la recherche
Ces dernières années, le Centrum voor Celtherapie en Regeneratieve Geneeskunde (CGRG) (professeur Zwi Berneman et professeur Nathalie Cools) a effectué des recherches sur les mécanismes cellulaires à la base du processus pathologique de la SEP en collaboration avec le service de neurologie (docteur Barbara Willekens et professeur Patrick Cras). Une étude menée sous la direction du professeur Nathalie Cools a permis de montrer qu’une sous-population spécifique de cellules immunitaires, les cellules dendritiques, se trouve dans un état d’hyperactivation par rapport à celle de sujets sains. Il s’agit d’une population spécialisée de cellules qui active et désactive le système immunitaire. L’étude indique que dans les cas de SEP, ces cellules sont en permanence « allumées ». Elles favorisent ainsi l’inflammation et sont plus actives, ce qui déclenche des processus en cascade qui finissent par endommager la myéline du système nerveux central. Partant de cette constatation, les chercheurs se sont penchés sur les cellules dendritiques hyperactivées de patients atteints de SEP et ont mis au point un processus qui consiste à les traiter en laboratoire au moyen de fortes doses de vitamine D, ce qui permet d’adapter les réactions immunitaires. Les chercheurs s’attendent à ce que la myéline présente dans le cerveau des patients ne soit plus attaquée ni dégradée une fois que les cellules traitées à la vitamine D leur auront été réinjectées.